De mon village de Katebi, sans eau courante ou électricité, je m’étais rendu, comme tous les dimanches, à la messe. C’est une occasion de retrouvailles car tous les hommes et les femmes de villages environnants y viennent. Une occasion de prier, mais aussi et surtout d‘échanger sur nos familles, d’apprendre les uns des autres quant à nos espoirs, nos espérances, nos désullisions du moment. C’est toujours quelque chose d’inédit.
Au détour de ces converstions dont nous avons le secret et qui peuvent durer une éternité, le prêtre nous a appris qu’il y a des hommes et de femmes et d’hommes plein de bonne volonté qui ont décidé de faire quelque chose pour nous ! Tiens, il y en a encore qui se préoccupent de Katebi, ce endroit presqu’oublié de tous ? Et il s’est mis à nous expliquer que c’est l’initiative d’une organisation appelée Pamoja. Oui, qu’elle se trouve au Canada. Mais tu sais, moi, j’entends des noms de gens, de pays, de villes, de villages. Cela a changé quoi ? Je lui ai dit que je suis fatigué de
tout cela.
Mais le prêtre a insisté tellement que j’ai commencé à rêver. A croire qu’il y a d’autres personnes qui, bien que ne me connaissant pas, savent que j’existe. C’est la raison pour laquelle, mon frère, ma sœur, j’ai décidé de te parler.
Tu sais, je ne sais pas lire ou écrire. Mon cousin, lui, est allé à l’école. Je lui ai demandé de te parler. Je sais que tu ne me connais pas. Mais je sais que tu es comme moi : tu manges, tu dors, tu souffres, tu ris, tu pleures. Seulement, il manque des choses essentielles : mon cousin m’a dit que tu y penses. Oui, mon problème, c‘est de
voir des personnes mourrir de diahrrée ! De paludisme ! Mes cousines marchent
des kilomètres pour me chercher de l’eau. Et encore si on ne les agresse pas en chemin ! Je voulais que mes deux enfants, mes cousins, cousines, neveux puissent lire, écrire. Tu sais, quand je vois ces papiers avec ces signes, je me demande bien ce qui est dessus !
Mon frère, ma sœur du Canada, je me dis que les hommes et les femmes de bonne volonté existent sur cette Terre ! Et c’est pour cela que je demande à ceux, comme toi, veulent donner la santé et des outils de savoir hommes et aux femmes de Katebi de vous aider à nous aider. Dis leur que je les remercie et que, comme eux, j’habite cette place que l’on appelle la Terre. Je leur dis que depuis que votre groupe a pensé à nous, il y a cette chose qui s’appelle l’espérance qui commence à naitre. A grandir ! L’espoir ! Oui, notre village existe ainsi que ceux de nos cousins et amis des
alentours qui pourrons venir ici, envoyer leurs enfants ici.
Je viens d’apprendre que vous organiser une randonnée au République unie de Tanzanie. Une excellente idée. Le République unie de Tanzanie n’est pas loin de Katebi. Mais en Afrique, c’est loin. Je suis content de savoir que des gens viennent jusqu’ici pour nous aider. Cela veut dire que nous pouvons espérer ! La prochaine, je pourrais expliquer aux autres ce voyage au République unie de Tanzanie, et pourquoi chacun pourrais participer pour améliorer la vie des personnes que l’on ne connait pas !
Mon frère, ma sœur, nous sommes prêts à faire notre petite part car la sagesse du pays nous enseigne que « si quelqu’un te lave le dos, lave-toi le visage ».
A bientôt.
Ton frère de Katebi.